Avant de se lancer tête baissée dans la rédaction de son premier mémoire technique, il est essentiel de bien cerner les contours du terrain de jeu. Et dans le monde des appels d’offres, il y a deux grandes familles : le public et le privé. Si l’un obéit à un Code de la Commande Publique aussi rigide qu’un planning d’astreinte mal négocié, l’autre se joue sur des terrains plus souples, mais parfois plus opaques.
Les appels d’offres publics : carrés mais ouverts à tous
Un appel d’offres public est initié par une entité publique : une mairie, un hôpital, une communauté de communes, un ministère, etc. C’est encadré, balisé, et accessible à toutes les entreprises qui respectent les conditions. En théorie, pas de copinage : le plus méritant l’emporte.
Mais qui dit « encadré » dit aussi :
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Des règles strictes (et souvent fastidieuses) à respecter à la lettre : les délais, les documents, les formats de fichiers, etc.
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Une sélection souvent basée sur une pondération rigoureuse : 60 % technique, 40 % prix, par exemple.
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Un cadre juridique précis, défini par le Code de la Commande Publique, que vous n’avez pas besoin de connaître par cœur, mais dont il vaut mieux maîtriser les bases.
L’avantage ? La transparence, l’équité, et la possibilité pour un petit acteur de décrocher un gros contrat. L’inconvénient ? Une procédure parfois décourageante et chronophage.
Les appels d’offres privés : souples mais plus fermés
Côté privé, c’est une autre musique. L’appel d’offres est lancé par une entreprise privée (foncière, siège social d’un grand groupe, syndic d’immeubles, etc.) qui souhaite externaliser ses prestations de nettoyage.
Ici, pas de Code de la Commande Publique. Le donneur d’ordre fait (presque) ce qu’il veut. Il choisit qui il invite, il fixe ses règles, il garde une liberté totale dans sa décision.
Cela implique :
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Moins de formalisme, mais souvent moins de visibilité sur les critères de sélection.
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Des relations plus personnalisées et commerciales : ici, le contact humain, la réactivité et la capacité à rassurer pèsent parfois plus lourd que les certifications.
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Un accès plus difficile si l’on n’est pas dans le réseau ou sur le radar du client.
💡 À savoir : Un appel d’offres privé peut être aussi rigoureux qu’un public… Mais la plupart du temps, il est plus accessible à une TPE ou PME bien positionnée localement.
Et dans le secteur du nettoyage, alors ?
Le secteur de la propreté a ses propres codes :
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Les clients attendent une réactivité maximale (démarrage parfois en 5 jours).
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Les horaires sont décalés : il faut gérer les plannings tôt le matin ou tard le soir.
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Les prestations sont souvent répétitives et volumineuses (bureaux, hôpitaux, commerces).
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La main d’œuvre est majoritaire dans le coût global : la gestion RH est cruciale.
Cela veut dire que votre dossier de réponse devra montrer que vous savez gérer :
- Des équipes nombreuses et mobiles
- Des remplacements au pied levé
- Une qualité constante sur du long terme
- Une gestion administrative sans faille