C’est l’un des plus grands avantages de la convention collective du nettoyage : la possibilité d’être payé sans travailler lors d’un jour férié. Mais attention, ce n’est pas automatique pour tout le monde. Il ne suffit pas que le calendrier indique « férié » pour que le salaire tombe. Pour s’assurer que cette journée de repos vous soit bien payée, il y a quelques règles du jeu à respecter.
Les conditions pour être payé sans travailler
Pour qu’un jour férié chômé apparaisse comme une journée payée sur votre bulletin de salaire (en dehors du 1er mai, bien sûr), la convention collective de la propreté vous demande de remplir deux conditions cumulatives. Pensez-y comme une checklist : si vous cochez les deux cases, c’est tout bon !
L’ancienneté : un critère clé
Pour être payé sans travailler, il faut montrer patte blanche ! La première condition, c’est votre ancienneté dans l’entreprise. La convention collective est précise : vous devez avoir au minimum 3 mois d’ancienneté à la date du jour férié.
Concrètement, si vous avez été embauché(e) le 1er mars 2025, vous n’aurez pas encore 3 mois d’ancienneté pour le Lundi de Pâques (21 avril) ; cette journée ne vous sera donc pas payée si vous ne la travaillez pas. En revanche, vous aurez bien dépassé les 3 mois pour la Fête de la Victoire le 8 mai, qui devra donc vous être payée. C’est une règle conçue pour fidéliser les salariés.
L’obligation de présence la veille et le lendemain
Attention, ce n’est pas tout ! Pour toucher votre salaire, vous devez avoir travaillé le jour avant et le jour après le jour férié. Plus précisément, la convention demande une présence le dernier jour de travail qui précède le jour férié et le premier jour de travail qui le suit.
On vous explique les exceptions. Cette condition ne s’applique pas si votre absence est justifiée et autorisée par votre employeur. Les cas les plus courants sont :
- Vous étiez en congés payés validés.
- Vous étiez en arrêt maladie (sur présentation d’un justificatif médical).
- Vous aviez une autorisation d’absence exceptionnelle accordée par l’entreprise.
En revanche, si vous décidez de vous absenter sans justificatif le jour d’avant ou le jour d’après, vous perdez le bénéfice du paiement du jour férié. C’est une manière d’éviter les « ponts » improvisés qui pourraient désorganiser les chantiers.
Que se passe-t-il si le jour férié tombe un jour de repos ?
Le 1er novembre 2025 tombe un samedi. Pour la plupart des salariés qui ne travaillent pas le week-end, c’est la question qui revient chaque année : est-ce qu’on récupère ce jour ? Est-ce qu’on a droit à une prime ?
La réponse est simple : non. Si un jour férié tombe sur un jour de repos habituel de votre semaine de travail (souvent le samedi ou le dimanche), il n’y a pas de compensation. Vous ne recevrez ni jour de congé supplémentaire, ni indemnité financière. C’est un peu « mauvaise pioche », mais c’est la règle générale qui s’applique.
Journée de solidarité et jours fériés : attention à ne pas tout mélanger
La journée de solidarité, ce n’est pas un jour de travail comme les autres. Voici comment elle s’articule avec les jours fériés. Pour rappel, cette journée consiste à travailler 7 heures (pour un temps plein) qui ne sont pas rémunérées, afin de financer des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées.
Votre employeur a plusieurs options pour fixer cette journée. L’une des plus courantes est de la fixer sur un jour férié qui était habituellement chômé, comme le Lundi de Pentecôte.
Si c’est le cas dans votre entreprise, attention :
- Vous devrez venir travailler ce jour-là.
- Cette journée de travail ne donnera lieu à aucune majoration de salaire.
En effet, vous n’êtes pas en train de travailler un jour férié « classique », vous êtes en train d’accomplir votre journée de solidarité. C’est la seule exception qui permet à un employeur de vous faire travailler un jour férié sans vous verser de majoration. La seule interdiction est de fixer cette journée de solidarité sur le 1er mai.